Le Tech subit un déséquilibre hydrologique(*) et hydrogéologique(*) important du fait des différentes sollicitations dont il a fait (ou continue de faire) l'objet.
Les prélèvements d'eau pour l'irrigation réduisent très fortement les débits d'étiage(*) du Tech, qui de l'ordre de 1,4 m3/s en débit moyen mensuel de fréquence 5 ans à Amélie les Bains, passent à 1 m3/s à l'aval de la prise d'eau du Canal de Céret puis à 0,8 m3/s au niveau d'Elne.
![]() |
![]() |
Par ailleurs, la nappe d'accompagnement(*) de la plaine aval est affectée, dans une proportion encore mal connue, par le rabattement provoqué par l'abaissement du lit mineur(*) du Tech. Couplée avec l'accroissement des prélèvements, cette évolution peut à terme, poser des problèmes importants des volumes d'eau disponibles pour l'irrigation, voire pour l'alimentation en eau potable. Il n'est pas impossible par ailleurs, comme l'avait envisagé un précédent rapport du CETE Méditerranée, que l'alimentation en eau des nappes captives(*) du Pliocène(*) ait été réduite par la modification des écoulements produite par le recalibrage(*) des parties aval du Tech et de ses affluents(*) venus des Albères. La limitation des surfaces d'inondation liées aux crues de fréquence moyenne supprimerait les infiltrations qui se produisent lors de submersions prolongées des plaines du piémont. Cette question, pourtant de grande importance pour l'avenir de ce territoire, n'a, à notre connaissance, fait l'objet d'aucune étude à ce jour.
En retour, le tarissement relatif de la nappe phréatique limite sa capacité à réalimenter le lit mineur du fleuve en période d'étiage. Faute de ce soutien naturel d'étiage, et sollicité par des prélèvements croissants, celui-ci tend à s'assécher partiellement en période estivale et les secteurs encore alimentés subissent une hausse importante de la température de l'eau.
L'activité hydroélectrique(*) est également responsable de nuisances particulièrement dommageables pour la faune aquatique. En effet, les portions court-circuitées par les prises d'eau des micro-centrales représentent plus de 16 kilomètres de cours d'eau soit près de 20 % du linéaire total du Tech. Les débits réservés(*) sont le plus souvent trop faibles pour assurer le maintien de la vie piscicole et cela plus particulièrement en périodes d'étiage déjà prononcées sur la vallée.
Il convient donc de reconsidérer les modalités de fonctionnement de ces microcentrales dans le cadre des renouvellements de concessions.
Le Syndicat a d'ores et déjà été sollicité en 1999 pour le dossier d'intention en vue du renouvellement de la concession de l'usine hydroélectrique EDF de la LLAU sur la Coumelade, les débits réservés ont été légèrement relevés.